Le coup de gueule de Nafi Thiam, au bord des larmes : « La fédération belge me boycotte »

Le coup de gueule de Nafi Thiam, au bord des larmes : « La fédération belge me boycotte » - Belga

La triple championne olympique de l’heptathlon a été écartée du stage de préparation de la Belgique pour les Mondiaux d’athlétisme.

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Nafi Thiam était au bord des larmes, mardi quand elle a évoqué les conditions qu’elle a dû subir à quelques jours des championnats du monde d’athlétisme de Tokyo. La triple championne olympique de l’heptathlon a évoqué le conflit qui l’oppose à la fédération belge Belgian Athletics à la suite de son refus de signer le code de conduite de celle-ci et de la « punition » qu’elle a subie.

« Ce n’est pas du tout un climat serein et on ne permet pas d’être sereine avant les championnats. Ce qui est aussi un peu incompréhensible pour moi, c’est de boycotter son propre athlète. Mais voilà, c’est la réalité. La situation est telle que je ne peux pas ne pas en parler », a commencé Thiam avant d’expliquer la punition dont elle a été victime.

« Du coup, j’étais censée participer au « précamp » (le stage de préparation) avec le reste de l’équipe, comme je le fais avant chaque championnat. Donc ça, c’était arrangé. Et puis j’ai reçu cinq jours avant le départ un mail que comme je n’avais pas signé le code de conduite, que mon précamp était pas validé et que donc il n’y avait pas de réservation qui a été faite pour moi ».

« Ce n’était pas un choix, ça m’a été imposé »

Thiam n’a donc pas boycotté le « précamp ». « Ce n’est pas du tout mon choix et ça m’a été imposé ».

« Il a fallu trouver une solution au dernier moment. Pour trouver un endroit où m’entraîner, un endroit où loger. À cinq jours du départ dans une ville comme Tokyo, c’était pas évident et c’est aussi un coût énorme financier. »

Le kiné de la double championne du monde, venu d’Afrique du Sud, n’a pas par ailleurs été accrédité. « Du coup, il ne peut pas m’assister à l’entraînement. Au dernier entraînement il m’a traitée sur le trottoir devant la piste et il ne sera pas là pour la compétition ».

« Ça, c’est encore plus choquant parce que c’est vraiment une décision qui vise à influencer négativement mon championnat et ma préparation. »

« Mon échec est recherché »

Nafi Thiam n’a pourtant pas du tout pensé renoncer à disputer l’heptathlon dans la capitale japonaise.

« Non parce que je n’ai pas travaillé aussi dur et fait les sacrifices et les efforts que j’ai faits pour que les personnes qui n’ont rien à faire du sport selon moi me gâchent tout cela. Je consacre ma vie à être performante et à venir à ces championnats. Ce n’est pas du tout une option (de ne pas participer). Même si je suis dans des mauvaises conditions pour ces championnats, je n’ai pas envie de me dire que ça va me mener à l’échec parce que je pense que c’est ça qui est recherché. »

Les deux parties avaient pourtant recherché une solution. En vain. Les discussions entamées assez tard n’ont pas abouti à un accord.

« C’était ce qui était recherché parce que tout était fait au dernier moment, je pense justement dans la précipitation pour qu’il n’y ait pas le temps et qu’on signe vite ».

Nafi Thiam a aussi tenu à mettre les choses au clair concernant les équipements de la fédération. « Porter de l’équipement national dans le cadre d’un championnat international n’est absolument pas un souci pour moi. Ça n’a jamais été un souci. »

« Je pense que déjà le problème numéro un, c’est que le code de conduite tel qu’il est présenté sort très largement du cadre légal. On essaie de me présenter comme quelqu’un de difficile. Non, ce n’est pas ok de forcer un athlète à signer un contrat avec des clauses commerciales pour que je puisse participer à un championnat pour lequel je suis qualifiée. »