Après plusieurs semaines de silence, Nafissatou Thiam a pris la parole ce vendredi pour revenir sur les circonstances de son abandon lors des championnats du monde et sur la polémique qui en a découlé. Dans un long message publié sur ses réseaux sociaux, la triple championne olympique a livré sa version des faits, avec des mots pesés mais forts.
« J’ai pris le temps de réfléchir ces dernières semaines et j’ai choisi de bien peser mes mots », commence-t-elle. « Même si je redoute d’entrer dans les détails, ma crainte que rien ne change à l’avenir l’emporte largement sur mon désir de tourner la page le plus vite. »
La Belge explique vouloir « rétablir une part de vérité » et espère que cette polémique permettra une véritable évolution du système : « J’espère que tout ce désordre finira par apporter un réel changement plutôt que des justifications bancales et des promesses vides. »
Thiam évoque notamment le code de conduite imposé par la fédération, qui restreindrait certains athlètes en raison de leurs partenariats personnels. Ces sponsors sont pourtant essentiels, selon elle, car ils permettent aux sportifs « de vivre de leurs efforts et de leurs performances. »
Ces dernières semaines, son image avait été largement critiquée, certains l’accusant d’avoir fait des « caprices » au sujet de son camp d’entraînement ou d’une accréditation pour son kiné. Une version que l’heptathlète conteste fermement. « Ce que j’ai demandé à la fédération, c’est d’être traitée comme n’importe quel autre athlète de l’équipe à Tokyo, ce qui m’a été refusé », explique-t-elle.
L’athlète met également en lumière des tensions plus profondes : « Des personnes ont tout fait pour empêcher ma participation aux Mondiaux. Elles sont connues de tous et je suis très inquiète à l’idée qu’elles restent en place et continuent d’influencer mes futures participations. »
Enfin, la double championne olympique dénonce un climat délétère pour les athlètes belges : « Je ne saurais trop insister sur l’importance d’un changement immédiat. La protection des athlètes et de leurs droits doit être une priorité. Où un athlète peut-il aller lorsqu’il est intimidé ou harcelé par sa propre fédération ? Qui le protège ? Personne. C’est pourquoi tant d’athlètes ont peur de parler. »
Le message de Nafi Thiam sonne comme un appel à la réforme. Le bras de fer est engagé et la question est de savoir si d’autres sportifs oseront, à leur tour, faire entendre leur voix.
