Depuis les championnats du monde de Tokyo en septembre, les révélations de Nafi Thiam, suivies de son abandon (lié à un épuisement émotionnel), mettant en cause directement le comportement de Belgian Athletics (la fédération belge composée des ailes flamande Atletiek Vlaanderen et francophone LBFA) à son égard, l’athlétisme belge et ses diverses instances dirigeantes sont dans la tourmente.
D’autres révélations, dont celles de l’athlète Hanne Maudens qui a accusé un entraîneur de comportements transgressifs à son égard, ont aussi mis en cause Atletiek Valaanderen.
Les autorités politiques des communautés flamandes et de Wallonie-Bruxelles, qui financent en partie les fédérations d’athlétisme, ont décidé d’enquêter et de faire la lumière sur les différents problèmes rencontrés afin de trouver des solutions pour l’avenir.
« Pendant des décennies, je me suis consacré avec passion à notre merveilleux sport », déclare Gery Follens dans le communiqué d’Atletiek Vlaanderen. « Ces derniers mois, cependant, j’ai remarqué que la présidence pesait lourdement sur mon entourage, mais aussi sur mon propre bien-être physique et mental. C’est pourquoi j’ai décidé de démissionner de mon poste de président. Je remercie tous les athlètes, entraîneurs, membres du personnel, clubs, bénévoles et administrateurs d’Atletiek Vlaanderen pour leur collaboration fructueuse au cours de ces années. Je reste bien sûr passionnément engagé dans l’athlétisme et je vous souhaite à tous : bonne chance ».
Atletiek Vlaanderen va nommer dès que possible un porte-parole au nom de son conseil d’administration et convoquer une assemblée générale afin de se pencher sur la démission de Gery Follens.
Une procédure d’élection d’un nouveau président va également être lancée. Celui-ci formera un nouveau tandem à la tête d’Atletiek Vlaanderen avec Sofie Debaere, qui deviendra en janvier la directrice générale d’AV. Elle succèdera à ce poste à Ludwig Peetroons qui prend sa retraite.
Le 16 septembre, à Tokyo, à trois jours du début de sa compétition, l’heptathlonienne triple championne olympique Nafi Thiam a révélé au grand jour le conflit qui l’oppose à Belgian Athletics à la suite de son refus de signer le code de conduite imposé aux athlètes. Un différend commercial en est à l’origine. La Namuroise est liée à titre personnel à des sponsors (Nike et Axa) qui sont des concurrents directs de ceux de la fédération nationale (Asics et Allianz). Thiam a accusé la fédération de l’avoir empêchée de participer au stage de préparation d’avant Mondiaux organisé à Tokyo et de ne pas avoir accrédité son kiné à la suite de son refus d’accepter le code de conduite.
Belgian Athletics a réagi rapidement dans la capitale japonaise réfutant les accusations de la championne. Après les championnats au Japon, la publication dans les médias des mails échangés dans cette affaire entre les deux fédérations du pays (flamande et francophone) ont montré que dans un premier temps, Thiam n’aurait pas dû pouvoir participer aux Mondiaux afin de « faire un exemple ». Les instances ont finalement cédé sur ce point mais en limitant l’aide apportée à l’athlète. Ce recul avait poussé le coordinateur du haut niveau en Flandres, le Néerlandais Rudger Smith, à renoncer en dernière minute à se rendre à Tokyo où il devait être le responsable sportif de la délégation belge.
Nafi Thiam s’est encore exprimée sur le sujet au début du mois. Elle a réclamé un changement urgent au sein de Belgian Athletics, condamnant « l’environnement toxique et précaire » imposé par « le sentiment de toute-puissance de certains membres de Belgian Athletics ».













