Rafael Nadal a vécu ce dimanche un moment qu’il n’oubliera jamais. Celui qu’on surnomme le roi de Roland-Garros a reçu un hommage grandiose sur « son » court Philippe-Chatrier, où il a conquis pas moins de 14 titres. Il avait les yeux encore humides, mais le sourire sincère.
« C’était parfait. Je ne pouvais pas espérer une journée plus émouvante », a-t-il confié en conférence de presse, resté bien plus longtemps que prévu. « Je ne remercierai jamais assez toutes les personnes qui ont rendu cela possible. » Un moment fort pour un homme discret, peu habitué aux hommages publics. « Pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas trop être le centre de l’attention, c’était beaucoup d’émotions. Mais j’ai adoré ce moment. »
L’une des grandes surprises de la soirée : une plaque en son honneur désormais scellée sur le court central. « Je pensais que ce serait juste pour cette année. Mais apprendre que ça va rester là pour toujours… C’est un cadeau que je ne peux pas décrire avec des mots. »
Il se souvient de ses débuts avec émotion. « Il y a vingt ans, quand je suis arrivé ici, je pensais juste à ma prochaine séance d’entraînement. Jamais je n’aurais imaginé devenir l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. »
Autre moment marquant : la présence de ses plus grands rivaux – Roger Federer, Novak Djokovic et Andy Murray – venus saluer leur légende de toujours. « Ils ont représenté une part très importante de ma carrière. On s’est poussés à nos limites. Et on montre aussi quelque chose d’important : vous n’avez pas besoin de détester votre adversaire pour le battre. C’est notre héritage. »
L’Espagnol n’a pas manqué de souligner le lien unique qu’il a tissé avec le public français. « Je suis espagnol, mais ici, je me suis toujours senti comme un joueur français de plus. J’ai reçu tellement de respect et d’amour. » Un souvenir marquant ? Le passage de la flamme olympique, remis par Zinédine Zidane lui-même devant la Tour Eiffel. « Ça montre combien la France me respecte. C’est très émouvant. »
Difficile pour Nadal de choisir son meilleur Roland-Garros, mais 2022 reste gravée dans sa mémoire. « C’était probablement le plus dur, dans tous les sens du terme. Avant, pendant… Je m’en souviendrai toujours. » Nadal savoure aujourd’hui une retraite méritée, avec philosophie. « Le tennis me manque peu. J’ai donné tout ce que j’avais. Maintenant, je profite. » Et même s’il a un temps perdu son esprit de compétition… il est vite revenu. « Pendant les premiers mois, je m’en fichais de perdre au golf. Mais c’est du passé : je suis redevenu compétitif ! »