À 54 ans, Pep Guardiola va entamer sa dixième saison sur le banc de Manchester City. Avec notamment six titres de champion d’Angleterre et une Ligue des champions avec les Skyblues, le technicien a ajouté une nouvelle ribambelle de trophées à une armoire déjà bien remplie après ses passages à Barcelone et au Bayern Munich.
À l’aube de cette nouvelle saison, l’ancien joueur du Barça s’est livré dans un long entretien avec le magazine GQ en Espagne.
Et après une saison compliquée conclue à la troisième place, le Catalan a admis connaître une certaine lassitude, tant mentale que physique : « Je suis actuellement âgé de 75 ans (rires). Je suis complètement usé, tout me fait mal en ce moment. J’espère aller mieux que maintenant dans quelque temps ».
À tel point que Pep Guardiola ressent le besoin de faire une pause. Définitive ou non, il ne le sait pas encore mais il a besoin de temps. Il avait notamment déjà pris une année sabbatique à New York après avoir quitté le Barça en 2012, avant finalement de signer en janvier 2013 au Bayern.
« Je sais qu’après cette période avec City, je vais m’arrêter, c’est certain, c’est décidé, plus que décidé. Je ne sais pas combien de temps je vais m’arrêter, un an, deux ans, trois ans, cinq, dix, quinze, je ne sais pas. Mais je vais vraiment arrêter après cette période avec City, parce que j’ai besoin de m’arrêter et de me concentrer sur moi, sur mon corps. Je veux faire ça, simplement m’arrêter et regarder les vaches passer quand le train passe », affirme le coach des Skyblues.
Si le football occupe encore une grande partie de sa vie, il admet que sa vision du sport a changé avec le temps : « Ma passion est différente de celle que j’avais quand j’ai commencé. J’avais plus d’insécurités, beaucoup plus de doutes, beaucoup plus de peurs, mais j’aime toujours ça. Dans le football, il y a eu un moment où j’ai dit ‘ça suffit, c’est fini’. Et en tant qu’entraîneur, un jour viendra où je dirai ‘ça suffit’, je n’ai plus envie des joueurs, des tactiques adverses, des conférences de presse tous les trois jours, de mon patron… Je dirai ‘maintenant, je suis mon propre patron, je n’ai plus besoin de mettre le réveil et je peux décider de ma vie’. Et bien, ce jour viendra, et quand il viendra, j’arrêterai et je reviendrai plus tard, ou pas, on verra bien ».
Mais le coach espagnol insiste très fort sur le fait que la saison dernière n’est pas la seule raison de cette volonté de faire une pause. Il insiste sur le fait qu’on ne peut pas toujours gagner. Finir troisième de Premier League est vu comme un échec, mais pour lui ce n’est pas le cas, s’ils avaient complètement lâché ils auraient fini 12-13e. Mais ils se sont battus.
Cependant, il comprend et accepte la critique, qui fait partie du job selon lui. « Le jour où je prendrai ma retraite, rassure-toi, personne ne me critiquera parce que je disparaîtrai. Si vous voulez faire cela et que c’est votre passion, au final, vous êtes exposé à cela. Sinon, consacrez-vous à autre chose. Mais dans n’importe quelle spécialité, si vous aviez la chance d’être observé, jugé, admiré, félicité et critiqué de la même manière, vous seriez chanceux d’avoir la chance que nous avons dans notre profession pour beaucoup de choses », admet Guardiola.
Si son avenir est donc flou, une chose est sûre pour lui, il n’y aura pas de retour à Barcelone : « C’est fini. C’est fini pour toujours. C’était très beau, mais c’est fini. »
Un moment en retrait du football est donc la prochaine étape pour Pep Guardiola. Une étape qui aura lieu en 2027, à la fin de son contrat et qui évoluera en fonction des événements. « Je n’avais jamais pensé que j’entraînerais, que j’irais en Allemagne et en Angleterre, et que je serais entraîneur du FC Barcelone, ni que je jouerais au FC Barcelone. Nous pensons que nous contrôlons tout, mais non, il est certain que quelque chose va se passer qui va me mettre face à une situation et je me dirai : ‘Est-ce que je veux faire ça ou pas ?’ Et si non, et bien je trouverai une solution. Et je pense que mon plan maintenant, c’est ça, c’est m’arrêter et ensuite, on verra bien », conclut Guardiola.