Au Vélodrome, la soirée aurait dû se terminer sur une explosion de joie. Elle a finalement sombré dans l’incompréhension. L’Olympique de Marseille, battu 0-1 par l’Atalanta, quitte le terrain avec la sensation d’un profond sentiment d’injustice et d’un arbitrage qui lui a échappé.
Dans les couloirs du stade, dirigeants, joueurs et même le maire de Marseille tiennent le même discours : l’OM s’est vu refuser un penalty évident en toute fin de rencontre. Dans les tribunes comme sur le terrain, les mots qui reviennent sont les mêmes : « vol », « injustice », « honte ».
Tout a basculé lors d’une action confuse dans la surface italienne. Ederson touche le ballon de la main. Les Marseillais, persuadés que le penalty allait être accordé, s’arrêtent. L’Atalanta, elle, continue à jouer et file inscrire l’unique but de la rencontre. L’arbitre, José Maria Sanchez, ne revient pas sur la séquence.
Medhi Benatia, directeur du football du club, ne décolère pas : « C’est difficile à accepter », avant de détailler : « C’est une situation où on voit clairement que le joueur profite d’une position qui n’est pas naturelle, alors qu’Auba (Aubameyang) est en train d’armer pour frapper en plus. On voit bien que le bras change carrément la trajectoire du ballon. Pour moi, il y avait tout ce qu’ils nous disent en début d’année en réunion pour siffler ce pénalty. »
Que dit le règlement ?
Selon la réglementation officielle, l’arbitre peut défendre son choix. L’IFAB, qui rédige les Lois du jeu, rappelle qu’« tout contact entre le ballon et le bras ou la main d’un joueur ne constitue pas nécessairement une infraction ». Le règlement 2025-2026 détaille précisément les critères liés aux mains dans la surface.
Il y a deux points de règlement cruciaux pour qu’une main soit sifflée. Le premier est dans le cas où le joueur « touche délibérément le ballon du bras ou de la main, par exemple avec mouvement du bras ou de la main vers le ballon ». L’arbitre semble estimer ici que le geste d’Ederson était involontaire : le ballon rebondit d’abord sur son pied avant de toucher sa main.
Le deuxième point concerne l’augmentation de la surface de corps : « Il est considéré qu’un joueur a artificiellement augmenté la surface couverte par son corps lorsque la position de son bras ou de sa main n’est pas une conséquence du mouvement de son corps dans cette situation spécifique ou n’est pas justifiable par un tel mouvement. » En clair : l’arbitre estime que le geste d’Ederson est naturel et ne rend pas son corps « plus grand » de manière intentionnelle.
Le précédent Médina
Un argument que les Marseillais ont beaucoup de mal à entendre, d’autant qu’un précédent existe. Le défenseur Facundo Medina avait été sanctionné d’un penalty dans une action comparable face au Real Madrid en septembre. De Zerbi ne l’a pas oublié : « J’ai un peu de mémoire et je me souviens qu’on a perdu un match à Madrid sur une action similaire », avant de lancer, ironique : « À Madrid, la langue change, normalement les règles ne changent pas. Mais visiblement, les règles changent aussi. »
La réalité, c’est que ce ne sont pas les règles qui fluctuent, mais leur interprétation. Et les arbitres, eux, doivent juger en temps réel l’intention et la position du bras. Dernier élément : l’ancien point du règlement qui évoquait qu’une main n’était pas sanctionnable si le ballon touchait d’abord une autre partie du corps n’existe plus. Ce n’est donc pas ce critère qui a sauvé Ederson.













