Remco Evenepoel quitte Kigali avec deux médailles autour du cou, l’or sur le contre-la-montre et l’argent sur la course en ligne, mais un goût amer en bouche. Le Brabançon, pourtant auteur d’une performance héroïque, n’a pu retenir ses larmes après avoir franchi la ligne d’arrivée en deuxième position ce dimanche.
Assis sur le bord de la route, adossé à une barrière, le double champion olympique a laissé éclater son émotion. Quelques minutes plus tard, il a rejoint la zone du podium avec le visage fermé. Ce n’est qu’au moment de recevoir sa médaille des mains du Prince Albert de Monaco qu’un léger sourire est apparu sur son visage.
La course n’a pourtant pas été de tout repos pour le Belge, victime de deux changements de vélo successifs à cause d’un problème de selle. Le deuxième incident lui a coûté un temps précieux sur Tadej Pogacar, mais Evenepoel n’a rien lâché et a essayé de revenir sur le Slovène.
« Changer deux fois de vélo sur un championnat du monde, c’est fatal », a-t-il confié. « J’ai pris un coup dans le Mont Kigali. Quand Pogacar a accéléré, j’étais pris de crampes à cause d’une selle trop basse. J’ai pris mon troisième vélo, mais la selle n’était pas bien positionnée. J’avais mal dans le bas du dos, donc j’ai encore dû changer. J’ai tout de suite senti que ça allait mieux. J’ai retrouvé ma force. »
Malgré ses efforts, le double champion olympique n’a pas réussi à revenir sur le Slovène, beaucoup trop fort. « C’est dommage, il y avait mieux à faire. Ben Healy et Mattias Skjelmose étaient un peu à la limite, donc j’ai décidé d’attaquer. Je n’étais pas venu pour la deuxième place, mais on a fait le maximum compte tenu des circonstances. »
Couronné champion du monde du contre-la-montre la semaine précédente, Evenepoel repart de Kigali avec deux médailles et un sentiment partagé : « Je voulais deux médailles d’or, être le premier à réussir le doublé. Une première et une deuxième place, c’est bien, mais je suis un compétiteur. Le meilleur coureur a repris le maillot arc-en-ciel. Moi, j’étais dans un très bon jour, mais le destin en a décidé autrement. »
