Pierre François avait visiblement du mal à cacher sa déception ce samedi matin lors d’une interview pour la RTBF. Le Manager Général du Standard a tenté de replacer la soirée mouvementée de la veille dans son contexte, tout en adressant plusieurs messages forts, à la fois aux supporters, aux instances arbitrales et à la Pro League.
D’entrée de jeu, il a voulu éviter que la rencontre ne soit résumée au triste épisode des jets de gobelets : « Ce serait dommage de résumer ce match à un jet de gobelet. Il s’est passé beaucoup de choses hier soir. On a vu du foot avec beaucoup d’animation positive d’abord dans les tribunes avec les encouragements constants de nos supporters. Avec aussi les supporters de l’Antwerp qui étaient assez en forme. Sans oublier le premier but magnifique qui tombe après 36 secondes. »
Traitement inégal
Mais très vite, Pierre François a recentré son propos sur le thème qui fâche : l’arbitrage. Il n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il estime être une forme d’incohérence et de traitement inégal : « On sort d’un match contre Anderlecht où une faute évidente n’a pas été sifflée et ne s’est pas traduite par une exclusion et le VAR n’est pas intervenu. Et hier soir dans une phase beaucoup plus difficile à interpréter, dans laquelle nous estimons que notre joueur n’a aucune intention de blesser. Il reçoit la jaune, ce que je peux encore comprendre. Mais ensuite le VAR rappelle et cela se termine par une exclusion. Dans le contexte que je viens de rappeler, cela met le supporter lambda dans l’incompréhension. Je ne veux pas faire le Calimero, mais c’est la situation telle qu’on l’a connue. »
Le dirigeant a également assuré que le Standard allait prendre des mesures fermes contre les auteurs des incidents ayant conduit à l’interruption du match : « Je condamne fermement les jets de gobelets, notamment un jet sur le second assistant et en fin de match un jet venant d’un supporter de la tribune 1. J’ose croire qu’ils seront identifiés vu les caméras dont nous disposons. Le Standard de Liège veillera à une interdiction de stade les concernant. Et on réclamera le dédommagement parce qu’on devra payer une amende lourde à la Pro League. L’arrêt définitif du match est sanctionné par une amende de 50.000 euros sans compter le reste des frais. »
Interdire l’alcool en tribunes ?
Fatigué par la répétition de ce type d’incidents, il a également ouvert le débat sur la consommation en tribunes : « Nous devrons discuter avec nos supporters du fait de ne plus boire en tribune. Qui dit boire en tribune dit gobelets, et je commence à en avoir marre de les voir voler. »
Pierre François a tenu à souligner que les groupes ultras, souvent pointés du doigt, n’étaient pas à l’origine des débordements : « Je ne vais pas leur cirer les pompes, mais nos supporters les plus chauds, les Ultras en tribune 3 et le PHK en tribune 4 n’ont rien fait quand on a demandé de rester calmes. Et là, on a eu des gestes de la tribune 2 et de la tribune 1, incompréhensibles et pour lesquels on va réagir. C’est d’autant plus stupide qu’on menait 1-0 avec des valeureux Liégeois sur le terrain. Heureusement que le règlement a changé et qu’on ne subisse pas une perte de points. »
Avant de conclure, le dirigeant liégeois est revenu sur ce qu’il considère comme un manque de cohérence du corps arbitral, citant notamment la phase du tacle sur Rafiki Saïd : « Avant ce fameux jet de gobelets, un de nos joueurs a été blessé dans le rectangle par un défenseur anversois. Il avait un pied ensanglanté. Il n’y a pas eu de faute ni de recours au VAR. Il y a un manque de consistance, c’est quelque chose que nous devons traiter dans le calme mais avec la fermeté qui s’impose avec le corps arbitral. »
La fin de la rencontre, interrompue à la 87e minute, sera rejouée à huis clos ce lundi à 15h, dans un Sclessin vidé de ses supporters.
