Ivan Leko a quitté le Standard, mais il n’a pas quitté la Belgique. Désormais en poste à La Gantoise, le Croate est en pleine préparation avec les Buffalos et il semble se retrouver dans une situation assez similaire à celle qu’il a connu chez les Rouches. Avec de nombreux départs déjà actés, le noyau des Gantois n’est pas très large et l’argent ne coule pas à flots pour amener du sang neuf. Il va donc falloir bricoler.
Actuellement en stage aux Pays-Bas avec ses troupes, Ivan Leko s’est livré sur ses premières impressions au quotidien Het Nieuwsblad. Avec une seule arrivée, celle de Wilfried Kanga que le coach a connu au Standard, Gand s’est montré peu actif sur le marché des transferts et la préparation a donc commencé avec un noyau assez restreint et qui ne sera sans doute pas représentatif de celui qui va débuter la saison.
Un noyau encore trop court
Une réalité qui ennuie quelque peu le Croate de 47 ans : « Ce n’est pas idéal. Chaque entraîneur veut avoir son noyau le plus rapidement possible. Je m’attends à ce que quatre, cinq ou six joueurs supplémentaires arrivent ». Mais à deux semaines de la reprise du championnat, cela commence à urger et Leko n’a aucune assurance de voir de nouvelles têtes d’ici-là : « Cela dépend du nombre de joueurs qui partent encore. On sent que nous avons besoin de nouveaux visages. Mais je préfère la qualité à la quantité, que nous soyons sûrs qu’une nouvelle recrue puisse jouer et qu’elle ne vienne pas juste pour remplir le noyau ».
Pour voir du renfort débarquer, la direction souhaite donc d’abord se débarrasser des indésirables pour avoir un budget correct à disposition, mais Ivan Leko tient à nuancer : « C’est l’image que l’on a de Gand. Mais la saison dernière, près de 15 millions ont été dépensés pendant l’été. C’est beaucoup d’argent pour la Belgique. Si la même somme peut être dépensée aujourd’hui, je serais super content ».
«Nous manquons de capacités physiques, de puissance dans les duels»
Autre constat qui ne plait sans doute pas à Ivan Leko, son équipe manque de physique. Het Nieuwsblad révèle que lors des tests physiques, le coach croate a glissé dans les résultats de cette année ceux de l’équipe championne de Belgique en 2015. Surprise, les trois meilleurs résultats dataient d’il y a dix ans.
« Pour réussir en Belgique, il faut être fort physiquement, être agressif, chercher les duels. La vitesse et la force sont essentielles dans le championnat belge. Ce n’est pas un secret. Je voulais le prouver par des chiffres », explique Ivan Leko. « Nous manquons de capacités physiques, de puissance dans les duels. C’est très clair », regrette-t-il.
Et lorsqu’on lui demande de comparer les deux effectifs, la réponse du Croate est claire, son Standard de l’année dernière était mieux armé physiquement que son noyau actuel à Gand : « Le Standard de la saison dernière était physiquement meilleur. On peut améliorer les gars de quelques pourcents, mais chaque joueur a son plafond physique. C’est une autre raison pour laquelle nous avons besoin de nouveaux visages dès que possible. Pour être honnête, ce serait mieux que certains soient déjà là, mais la situation est ce qu’elle est. On a parfois l’impression que nous sommes plus préoccupés par les joueurs qui vont bientôt partir que par la création d’une nouvelle équipe. Or, cette dernière est tout simplement la chose la plus importante ».
Une adaptation tactique nécessaire
Passé à une défense à quatre durant la préparation en raison d’un manque de profondeur en défense centrale, Ivan Leko insiste sur sa capacité d’adaptation : « Normalement, je préfère une défense à trois, mais la formation dépend aussi des profils en présence. Et finalement, la façon dont je joue est plus importante pour moi que le système. Je veux de l’énergie, de l’agressivité, de la verticalité, des duels ».
Le problème est que son animation dépend aussi de renforts. L’ancien coach du Standard sait que la saison sera compliquée s’il ne peut compter que sur la force de frappe actuellement disponible dans son noyau : « Nous avons besoin de plus de qualité. Plus de buts et de passes décisives. En Belgique, il faut marquer 70 buts pour faire une bonne saison. Et nous n’avons pas ces septante buts dans notre noyau. Avec Wilfried Kanga, il y a plus de concurrence, Max Dean revient aussi, mais il n’y a pas que les attaquants. Les milieux de terrain doivent marquer davantage, les ailiers aussi, ce qui n’a pas été le cas la saison dernière ».
Au vu de ses déclarations, Ivan Leko semble s’être engagé dans un nouveau chantier de grande envergure avec des moyens limités.