Dossier reprise Pro League : mercato, ambitions, projection, qu’attendre de l’Antwerp ?

Alors que le début du championnat approche à grands pas, Circus Daily vous propose de vous plonger dans l’été des grands clubs belges. Quel mercato ? Quelles ambitions ? À quoi s’attendre ? Pour ce quatrième épisode, focus sur l’Antwerp.

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BELGA

Champion en 2023, l’Antwerp n’a jamais réussi à capitaliser sur son succès. Si le club n’est pas tombé dans les méandres du classement et sort de deux saisons consécutives en Champions’ Playoffs, le Great Old est bien loin des favoris. Dernier de sa poule en 2024, l’Antwerp a terminé 5ème la saison passée, devançant seulement une équipe de La Gantoise clairement pas au niveau.

La raison de cette chute est assez limpide : le club a vendu sans réellement remplacer. Arthur Vermeeren, Willian Pacho, Gaston Avila, George Ilenikhena, Mandela Keita, Jacob Ondrejka, Jurgen Ekkelenkamp, ces deux derniers mercatos l’Antwerp a énormément vendu, et très bien même. Mais les résultats ne peuvent pas suivre si de l’argent n’est pas réinvesti pour renforcer l’effectif. Ce n’est pas de la faute du directeur sportif, Marc Overmars, le club est tout simplement endetté. Ghelamco, la société immobilière de Paul Gheysens, propriétaire de l’Antwerp, croule sous les problèmes financiers.

Dans la continuité des précédentes saisons

De fait, l’Antwerp est de nouveau condamné à vendre sans pouvoir investir. Senne Lammens, statistiquement l’un des meilleurs gardiens d’Europe l’an passé, est à vendre pour une petite dizaine de millions d’euros. Son remplaçant a déjà été trouvé : Taishi Brandon Nozawa, gardien japonais de 22 ans en provenance de Tokyo. Le club a également signé librement deux arrières latéraux de Malines : Daam Foulon et Geoffry Hairemans. Une seule autre dépense d’argent a été réalisée par le club : 500 000 euros sur Mukhammadali Urinboev, un ailier ouzbekh jouant pour le Pakhtakor dans son pays natal.

En plus de Senne Lammens dont le départ est déjà acté, l’Antwerp s’est tiré une balle dans le pied avec Jelle Bataille. En fin de contrat cette saison, le club disposait d’une option pour prolonger Bataille mais la direction a trop tardé, il fallait activer l’option le 28 février au plus tard. Des discussions avaient été ouvertes en urgence, mais Jelle Bataille aurait alors aimé prolonger pour plusieurs saisons, ce qui n’était pas une option pour le club.

À noter également le départ à la retraite de Toby Alderweireld. Du haut de ses 36 ans, le défenseur historique des Diables Rouges a encore livré une belle saison l’an dernier et sa perte va encore plus fragiliser la défense Anversoise.

Par ailleurs, des noms comme Mamadou Doumbia et Michel-Ange Balikwisha font fréquemment l’objet de rumeurs de transferts. Il n’est pas impossible de les voir également quitter le club d’ici la fin du mercato au vu des difficultés financières du club.

Nouveau coach, nouvelles ambitions

Exit Andries Ulderink, c’est Stef Wils qui est désormais aux commandes pour mener la barque Anversoise. Pour beaucoup, il s’agissait d’un choix par défaut suite aux refus d’Ivan Leko et surtout de Rik De Mil. Présent dans l’organigramme depuis plusieurs saisons et adjoint direct en équipe A depuis deux ans, Wils était la suite logiuqe pour un club qui n’a pas beaucoup d’argent.

En tout cas, Wils veut créer son propre style : « J’ai beaucoup appris des entraîneurs pour lesquels j’ai travaillé comme assistant et comme joueur. Maintenant, je veux continuer à créer mon propre style. Clarté, structure et discipline seront mes principes directeurs. Qui m’a inspiré ? Michel Preud’homme (qu’il a côtoyé à La Gantoise). Je me reconnais dans sa manie de n’oublier aucun détail et dans sa rage de vaincre. Même si je ne serai pas aussi fou que lui sur le banc ».

Le CEO Sven Jaecques avait confirmé que Rik de Mil était le choix numéro 1 : « Nous recherchions un entraîneur relativement jeune, connaissant le football belge. Quelqu’un capable de collaborer, de travailler en toute transparence et disposant de moyens modernes. Stef répond à ces critères. Tout comme Rik De Mil. Lorsque Rik a annoncé qu’il restait à Charleroi, nous n’avons pas hésité une seconde. Stef est un choix tout à fait logique ».

Marc Overmars avait également appuyé cette décision sur les mêmes critères et le même raisonnement que Sven Jaecques.

L’année de trop ?

Au fond, l’analyse va être assez limpide pour l’Antwerp. Sur le papier, l’effectif est tout simplement trop fort encore pour les voir couler en dehors du top 6. Même s’il y aura assurément encore des ventes, des joueurs comme Van Den Bosch, Janssen ou Kerk seraient des atouts majeurs pour n’importe quel effectif de Pro League.

Malgré le manque d’argent et le besoin de beaucoup vendre pour un troisième été de suite, l’Antwerp continue de rester à flot sportivement avec des transferts à bas coût mais malins. Les venus de Daam Foulon et de Taishi Brandon Nozawa pourraient facilement faire oublier le départ Jelle Bataille et celui à venir de Senne Lammens.

Mais on le sait, pour être bon il faut aussi dépenser de l’argent. Au bout d’un moment, vendre tous les ans ses meilleurs talents pour espérer en dénicher de nouveau à bas prix ne tient plus car il faut absolument ne pas se tromper sur chacune de ses cibles. L’Antwerp ne dispose pas d’un centre de formation réputé pour sortir des talents, ils ne peuvent pas réellement compenser en interne contrairement à Anderlecht ou le Standard.

Est-ce donc l’année de trop pour les Anversois ? Pas sûr. Le Great Old s’accroche mais la situation des différents clubs n’est pas spécialement meilleure derrière. La Gantoise réalise un mauvais mercato, le Standard est une grosse interrogation, Charleroi n’offre aucune garantie.

Au final, on a surtout le sentiment que le gap entre les meilleurs clubs et les autres est en train de s’accentuer. L’Antwerp est encore moins bon que l’an dernier mais reste sur le papier suffisamment au-dessus de la plupart des clubs pour viser de nouveau un top 6 et une possible place européenne.