Lotte Kopecky n’a pas caché sa profonde déception sur sa saison 2025 : « Sur le plan purement professionnel, c’était tout simplement bien en deçà de mes attentes et de celles du public. Ces revers contrastaient fortement avec mes saisons précédentes. »
Il faut dire que le contraste est saisissant avec les deux années précédentes. En 2023 et 2024, Kopecky sortait d’une période exceptionnelle : double championne du monde, victorieuse du Tour des Flandres et deuxième du Tour de France en 2023, puis lauréate des Strade Bianche et de Paris-Roubaix l’année suivante. À ce moment-là, elle semblait avoir atteint le sommet de son art. « Quand tout se passe aussi bien, il faut s’attendre à ce que l’année suivante soit plus compliquée. Mais cette fois, toute la saison a été catastrophique. »
Certes, la saison avait pourtant bien commencé avec une troisième victoire sur le Ronde van Vlaanderen, mais la suite a été beaucoup plus difficile. Forte de sa deuxième place sur la Grande Boucle en 2023, Kopecky avait choisi d’orienter toute sa préparation vers un objectif clair : la victoire finale au Tour. Un abandon sur le Giro, suivi d’un Tour de France particulièrement discret où elle a semblé incapable de rivaliser avec les meilleures en haute montagne, ont marqué une année très loin des attentes initiales.
Ce choix n’a finalement pas porté ses fruits, ni sur le plan sportif ni sur le plan personnel. « J’avais de nouveaux objectifs, mais ils n’étaient peut-être pas les bons », analyse-t-elle aujourd’hui. « Ce qui me motive maintenant, c’est de retrouver mon niveau d’antan. Les classiques, faire ce que je sais faire de mieux et ce pour quoi je suis faite en tant que coureuse. À long terme, on verra quel chemin j’emprunterai. Mais pour la saison prochaine, c’est clair : je veux retrouver ma forme et courir comme je le souhaite. Je n’ai tout simplement plus envie de viser un classement général. Je veux faire ce qui me rend heureuse. » Elle révèle également avoir payé un lourd tribut mentalement : « La saison dernière, j’ai travaillé avec une diététicienne et suivi les conseils de ceux qui voulaient que je sois dans la meilleure forme possible pour le Tour, mais je ne me suis jamais sentie aussi mal depuis des années. Après le Giro et le Tour, j’étais en grande difficulté mentale. »
La saison à venir marquera aussi un changement symbolique pour la Belge. Kopecky rendra son maillot arc-en-ciel, remporté à deux reprises, à la nouvelle championne du monde Magdeleine Vallieres, sacrée à Kigali en septembre dernier. Un passage de témoin qu’elle accueille avec sérénité. « J’ai vraiment apprécié porter ce maillot pendant deux ans, mais j’ai aussi très hâte de courir avec un maillot plus anonyme, avec un peu moins de visibilité et davantage de liberté. »
