La saison passée fut mouvementée pour Anderlecht. Après la phase classique, le club se voyait sûrement capable de jouer le top 3 et possiblement remporter le titre. Mais les Mauves ont décidés de se séparer de David Hubert et ont repris Besnik Hasi, dans l’espoir de recréer le run magique de 2014 où l’entraîneur albanais avait conduit Anderlecht au titre après avoir été engagé comme T1 juste avant les playoffs.
Mais rien n’a marché comme prévu et malgré des Champions’ Playoffs décevants, Hasi a été confirmé comme T1 pour la saison 2025-2026.
Renfort sur chaque ligne
Sur le marché des transferts, Anderlecht s’est montré assez actif pour l’instant et parmi les gros clubs de Pro League, ils sont rares à être déjà prêt pour le début de saison. Les Mauves ont fait revenir Ilay Camara à la maison dans un rare transfert entre Rouches et Mauves pour 4,5 millions d’euros.
Le Lotto Park va également accueillir plusieurs jeunes joueurs destinés à progresser avec le club : l’attaquant Mihajlo Cvetkovic du championnat serbe pour 3,2 millions d’euros, le milieu canadien Nathan-Dylan Saliba de Montréal pour 2 millions, le milieu défensif néerlandais Enric Llansana des Go Ahead Eagles pour 1 million d’euros et le défenseur central allemand Zoumana Keita du Viktoria Cologne pour 500.000 euros.
Des renforts sur chaque ligne qui ont pu objectif d’étoffer le groupe pour jouer sur tous les tableaux l’an prochain mais aussi pour s’inscrire dans la durée au club. Anderlecht n’a pas encore fini son mercato, le club souhaite encore se renforcer sur les ailes et en défense et beaucoup de noms flottent dans les rumeurs depuis plusieurs jours. A voir sur qui les Mauves jetteront leur dévolu.
Besoin de vendre
En dehors de Louis Patris, vendu pour 1,75 millions d’euros à Saint-Trond dans le cadre d’une option d’achat après un prêt, Anderlecht n’a tout simplement réalisé aucune vente lors de ce mercato.
Olivier Renard, directeur sportif, espère vendre tous les joueurs qu’il estime ne plus avoir besoin. « On espère vendre tous ceux qu’on estime ne plus avoir besoin. Je ne vais pas citer de nom. Avec le coach, on estime que certains ont atteint une limite et que des nouveaux apporteront d’autres choses. Si leur ambition est de rester au club et toucher leur salaire, on assumera leur contrat. »
Renard a reçu un objectif chiffré de ventes de la part du conseil d’administration, mais celui-ci est évolutif. « Oui. Mais comme dans n’importe quel club, c’est évolutif. Au point de départ, il y a un business model avec un objectif chiffré pour les ventes. Mais si on ne l’atteint pas, on trouvera d’autres solutions. Notre seul problème, c’est que pour atteindre notre chiffre, on doit vendre plusieurs joueurs quand d’autres clubs peuvent l’atteindre avec une vente. On veut tendre vers cela dans le futur. Toujours est-il qu’il n’est pas question de vendre Simic au prix d’une bouteille de Sprite alors qu’il vaut une bouteille de champagne. »
Viser plus haut
Après une faible quatrième place l’an passé et des espoirs de titres rapidement douchés par un seul point glané sur les quatre premières rencontres de Playoffs, Anderlecht ne peut que viser plus haut. Pour un club de son standing et avec son histoire, simplement viser le top 6 n’est pas une option. L’objectif des Mauves sera assurément de monter sur le podium final cette saison et de potentiellement jouer des coudes pour le titre.
Olivier Renard reste toutefois lucide sur les ambitions des Mauves pour la saison à venir : « Je ne suis pas fou. Ce n’est pas le moment de crier sur tous les toits : on est candidat au titre. Il y a beaucoup de paramètres à remettre à un niveau correct avant de prétendre à quoi que ce soit. Certains clubs ont de l’avance sur nous. Et ce n’est pas une question d’expérience. Bruges a un effectif très jeune. La différence ? À Bruges, les cadres sont de vrais cadres. Chez nous, on a des cadres mais quand on mettait le cadre au mur, il n’y avait plus de photo. Avec le budget à disposition, impossible d’acquérir des nouveaux cadres et des jeunes talents. On a pris les jeunes talents. Mais je remarque que certains joueurs expérimentés se remettent à pédaler alors qu’ils ne faisaient plus il y a quelques mois. Ceux-là peuvent être encore importants chez nous. »
En tout cas, Besnik Hasi a pour objectif d’aller le plus haut possible et les joueurs le ressentent. Le coach d’Anderlecht a mis au point une préparation intensive, il veut que ses joueurs atteignent très vite une condition physique optimale pour être performants dès les premiers matchs officiels.
Une nouvelle fois, les Mauves tenteront d’allier championnat et parcours européen, en espérant plus de réussite que l’an passé. Le club n’a pas encore fini son mercato et les attentes qui vont peser sur le Lotto Park cette saison vont surtout dépendre de la qualité des joueurs qui seront vendus dans les prochaines semaines.
Alors que peut-on réellement attendre d’Anderlecht cette saison ?
Changement de mentalité
Il manquait peut-être un peu de « fighting spirit » à Anderlecht la saison passée. Trop de joueurs qui se cachent, qui sont content des résultats de l’équipe. Une situation limpide pour Olivier Renard qui estime que les choses ont changé cette intersaison : « Il y a une grosse différence dans la mentalité et l’impact par rapport à la saison dernière. C’est exactement ce qu’on voulait. Cela peut paraître bizarre mais, même les anciens, se donnent à 100 %. Je n’avais pas la même sensation il y a quelques mois. Il y a eu une prise de conscience. Dans le groupe et dans le club. De ce qu’il faut faire et ne pas faire. J’avais été choqué par certains manques lors de mes premiers mois. Notamment qu’au club, on estimait normal de perdre contre L’Union, Bruges et Genk après avoir perdu la finale de la Coupe de Belgique. Que ce n’était pas grave. Quand vous perdez un derby, vous devez être dégoutés. En mai, 24 heures après une défaite contre l’Union, cela rigolait presque dans le vestiaire ou dans le bâtiment. Ce n’est pas normal. »
La tension entre le président du club, Wouter Vandenhaute et les supporters du club a donné une excuse à certains joueurs pour se déresponsabiliser des résultats en demi-tente : « Dans le stade, on a souvent entendu des « Wouter buiten ». Personnellement, je suis proche de lui et cela me touche. Mais si quelqu’un pense qu’il y a un seul responsable à la situation d’Anderlecht, il se trompe. Au club, on est tous responsable de ce chant-là. Or, j’ai l’impression que certains ont pris cela comme excuse pour retirer les responsabilités de chacun. Je n’ai pas peur de le dire : certains se sont cachés derrière les « Wouter buiten » et c’est dommage. C’est un des messages que j’ai fait passer. »
Rééquilibrage de l’effectif
Le mercato était l’occasion pour Anderlecht de rééquilibrer son effectif : « Il n’était pas assez équilibré avec deux ou trois postes où on était en difficulté mais on avait déjà un bon effectif la saison dernière. Si on analyse toutes les équipes, Bruges était supérieur mais je ne crois pas qu’on avait beaucoup de choses à envier aux autres équipes. Quand je suis arrivé (NDLR : fin octobre 2024), le club tournait bien avec douze victoires en treize ou quatorze matchs. Ensuite, on a eu quelques blessés et l’effectif a chuté en qualité. Et, plus grave, la motivation a chuté. »
Avec un effectif plus équilibré sur le papier et une équipe remotivée, difficile d’envisager autre chose qu’un nouveau finish dans le top 4 pour Anderlecht. C’est en tout cas les attentes autour des Mauves pour ce début de saison. Il faudra néanmoins le faire avec la manière : si le club se fait de nouveau balayer pendant les Champions’ Playoffs par les meilleures équipes du pays, il n’y aura pas foncièrement eu de différence avec l’an passé.